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N°18 • Maison d’Eugène Bonnette

campagne principale de construction : XIXe
Adresse : 16 Grand' Rue, Juigné-sur-Loire 49610 Les Garennes-sur-Loire

Dénomination de l’édifice : Maison
Titre courant : Maison d’Eugene Bonnette

Historique

La maison sise au 16 Grand’ Rue à Juigné sur Loire fut la demeure d’Eugène Bonnette.

Eugène Bonnette, simple ouvrier charpentier, va connaître une brillante carrière avec la naissance de l’aviation.
Il est né à Juigné-sur-Loire (1)  le 21 janvier 1879. Son père Amand Bonnette est marchand de bois, charpentier et sa mère Marie Blouin épicière.
Il a acquis le métier de menuisier ébéniste, mais s’oriente vers d’autres horizons.

En 1900, il effectue son service militaire (2) au 77ème Régiment d’infanterie de Cholet et après quelques périodes il obtient le grade de lieutenant de réserve.

Photo 1910 Bull. municipal 2015 Article A. Beaumont p .23

Son service militaire lui permet de devenir expert en mécanique, au point de construire sa propre automobile (photo ci-contre).

 

Passionné d’aéroplanes, il admire les premiers essais de René Gasnier pionnier de l’aviation en Anjou. Un monument commémoratif est érigé à la Haie-Longue près de Chalonnes, au-dessus des prairies où il effectua ses premiers vols.

Séduits par l’enthousiasme d’Eugène Bonnette, René Gasnier et un autre aviateur Maurice Allard le recommandent aux frères Caudron qui dirigent l’entreprise ”Aéroplanes Caudron frères” en Picardie, au village du Crotoy en baie de Somme.

 

Les Ateliers Caudron Musée de Rue Archives Caudron

Dès lors la vie d’Eugène Bonnette bascule. Engagé en 1911 dans les ateliers Caudron, ce passionné d’aviation devient constructeur-pilote ayant acquis son brevet de pilote (3) civil au Crotoy le 8 juillet 1913.

 

Il va faire la connaissance de Pierre Chanteloup (4) un autre angevin né à Bauné. Intrépide aviateur, démonstrateur des biplanes Caudron, Pierre Chanteloup effectue des exhibitions lors des meetings aériens en 1913 jusqu’en août 1914.

Musée de Rue Archives Caudron

Lors de ces déplacements en France et à Amsterdam, La Haye, Copenhague, en Norvège et en Autriche… Eugène Bonnette l’accompagne. C’est lui qui démonte les appareils pour effectuer le voyage en bateau ou par train et les remonte sur les lieux de meetings.

 

Il va diriger l’école civile de pilotage des frères Caudron jusqu’à la déclaration de la guerre.

En août 1914, la guerre éclate. Eugène Bonnette est mobilisé comme lieutenant. Il sera muté à l’école d’aviation de Pau en décembre de la même année puis détaché au Parc d’aviation de Paris en décembre 1915.

En mars 1916, l’école civile d’aviation du Crotoy est devenue école militaire. Pour des questions de sécurité, l’entreprise ”Aéroplanes Caudron” est transférée à Issy les Moulineaux. Eugène Bonnette est directeur de l’usine d’Issy les Moulineaux de mars 1916 à avril 1919.

Il est noté comme responsable de production d’une série de G3.

Pendant le conflit les grandes qualités des biplans G3 déclarés les meilleurs avions d’entraînement sont exploités pour la formation de nombreux aviateurs français et étrangers.

Au printemps 1919, René Caudron reprend l’activité industrielle à Issy les Moulineaux. Eugène Bonnette n’y a plus de rôle, et il est très occupé au Crotoy redevenu école civile de pilotage.

Musée de Rue Archives Caudron

Il fait équipe avec Georges Gauron chef pilote et Raymond Jan Chef mécanicien.

Eugène Bonnette restera directeur de l’école Caudron du Crotoy pour former des pilotes civils jusqu’en 1928, année de fermeture de l’école transférée à Ambérieu en Bugey (Ain).

Après un passage à Abbeville comme cafetier, (6) il quitte la région de la Somme pour revenir en Anjou vivre dans sa demeure à Juigné-sur-Loire. Il avait acheté cette maison à un dénommé François Gois riche propriétaire. A son retour il la fait restaurer. Ce sera une maison de maître avec un alignement de médaillons finement sculptés, des croix de Malte, un B (Bonnette) à une cheminée et un G (Gois) à l’autre.

Il a épousé Berthe Juteau (7) fille des instituteurs de Saint-Jean-des-Mauvrets en 1909 et divorcé à Abbeville en 1916. En 1918 il se remarie (8) avec Germaine Gautier et divorce en 1922 à Amiens. Troisième mariage (9) avec Yvonne Magnier le 12 janvier 1924 au Crotoy. Il a 45 ans, elle, 35 ans. Eugène Bonnette décède le 15 mai 1950 à Juigné-sur-Loire à l’âge de 71 ans. Après le décès d’Eugène Bonnette, son épouse Mme Yvonne Bonnette-Magnier, appelée ”la mère Bonnette aux cheveux blancs” a vécu dans cette maison à Juigné jusqu’à la fin de sa vie en 1972. Elle serait décédée dans son pays natal à Fourdrinoy (Somme).

Eugène Bonnette n’a pas eu d’enfants avec ses 3 épouses. Il a 2 nièces filles de son frère aîné Amand Bonnette. L’aînée Renée Bonnette née en 1910 épouse Paul Dubois. Ils habitent à Blaison. C’est elle qui a hérité de la maison de Juigné-sur-Loire au décès de son oncle Eugène Bonnette. La famille Dubois occupe toujours la maison.

Eugène Bonnette

Archives Municipales Juigné-sur-Loire

Annexes

(1) Naissance Eugène

(2) Fiche militaire

(3) Brevet de pilote

(4) Pierre Chanteloup

Bnf Agence Meurisse

Né le 29 mai 1890 à Bauné (Maine-et-Loire), décédé le 10 août 1976 à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), est un aviateur-acrobate à bord d’un avion Caudron biplan.

Biographie
Pierre Chanteloup, fils d’agriculteurs, passionné de mécanique, il passe son brevet de chauffeur (permis auto) le 31 décembre 1907. Ayant peu de moyens financiers, il exerce le métier de chauffeur de taxi à Nantes, et économise sou après sou pour réaliser ses premiers vols d’aéroplanes de mai 1911. Il se présente aux frères Caudron au Crotoy comme apprenti mécanicien et le 28 juillet 1911, il obtient son brevet de pilote.

Appelé sous les drapeaux au 77e RI à Cholet, il est affecté au Centre d’aviation militaire du Crotoy le 25 février 1913. Il passe son brevet militaire et devient instructeur pilote. Le 21 septembre 1913, sur le terrain de la Vrayelle près de Douai, aux commandes d’un biplan Caudron, moteur Gnome 80 ch, il se livre à quelques acrobaties dont un looping latéral complet. Le lendemain les journaux rapportent à la une « Plus fort que Pégoud… ». Les règlements militaires interdisant formellement ces acrobaties, infligent quinze jours de prison à Chanteloup. À 23 ans, il revient travailler chez les frères Caudron avec comme seule idée, réaliser une boucle complète, ce qu’il réussira le 9 novembre 1913 à Juvisy lors d’un meeting, à bord d’un Caudron biplan. Grisé par son exploit, il réitérera plusieurs loopings, ce qui déclenchera l’enthousiasme des spectateurs mais la colère des frères Caudron. Les frères Caudron conscients de la publicité, laisseront Pierre Chanteloup renouveler ses acrobaties le 21 novembre 1913 à Issy-les-Moulineaux avec la présence des journalistes en organisant le meeting avec ce message : Cet après-midi à 3 heures, à Issy-les-Moulineaux, Chanteloup, sur biplan Caudron, tentera toute une série de vols inédits et bouclera la boucle. Venez si cela vous intéresse – G. Caudron

Extrait Wikipédia

(5) Recensement Le Crotoy

AD 80 Le Crotoy 1926

(6) Recensement Abbeville

(7) Premier mariage Eugène Bonnette et Berthe Juteau

(8) Deuxième mariage Eugène Bonnette et Germaine Gautier

divorce

(9) Troisième mariage Bonnette-Magnier